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Le directeur général de l’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (Anaes) parle des bienfaits de l’évaluation des hôpitaux, des critères pris en compte et des insuffisances constatées dans ces établissements de soins

L’Essor : L’Anaes a proclamé les résultats de la 4è édition de l’évaluation des hôpitaux au titre de 2021. Quelle analyse en faites-vous ?

Sékouli Fadjadji Touré : Je tiens à rappeler que l’évaluation de la performance des hôpitaux est une nécessité parce qu’elle permet réellement d’apprécier le niveau des indicateurs. Mais aussi le degré d’implication des usagers pour l’amélioration continue de la qualité des soins. Notre évaluation est basée sur l’année N moins 1 pour avoir plus de crédibilité et d’efficience. Il y a un cycle par rapport à l’évaluation qui s’appelle le cycle triennal.

Les indicateurs sont élaborés sur trois ans. Nous faisons cette évaluation N moins 1 parce qu’il existe des indicateurs dont les résultats doivent être regardés sur toute l’année. Le résultat de cette évaluation a permis de mettre le doigt sur les problèmes réels rencontrés par les établissements hospitaliers évalués, de mesurer la satisfaction des usagers et d’apporter des correctifs pour améliorer la qualité des prestations au grand bonheur de la population.

L’Essor : Quels sont les critères d’évaluation des hôpitaux ?

Sékouli Fadjadji Touré : Ce sont des critères objectifs qui ont été validés de commun accord non seulement avec les hôpitaux, mais également avec le ministère de la Santé et du Développement social. Nous organisons d’abord un atelier sur tous les indicateurs. C’est un processus participatif au cours duquel, les gestionnaires des hôpitaux ont été associés à tous les niveaux. C’est pour cela que les résultats ne sont pas contestables. Ils reflètent très sincèrement les données des hôpitaux.

En plus, les agents évaluateurs sont des praticiens, notamment des médecins, des administrateurs, des spécialistes en gestion hospitalière, en économie de la santé. Nous avions 17 indicateurs pour le cycle qui vient de se terminer. Parmi lesquels, 13 indicateurs généraux qui s’appliquent aux hôpitaux de deuxième et troisième référence à vocation générale et spécialisée. Les indicateurs ont porté notamment sur le taux de satisfaction des usagers, de conformité de la gestion des déchets hospitaliers, celle du dispositif de prise en charge des urgences.

Mais aussi le taux moyen de disponibilité de 10 examens biomédicaux, de dossiers retrouvables à partir du bureau des entrées par numéro unique, le taux de conformité des dossiers médicaux, celui moyen de fonctionnalité des organes d’administration et de gestion. Il y a également 4 indicateurs spécifiques.

Treize hôpitaux publics et l’Hôpital mère-enfant ou Le Luxembourg ont été soumis à cette évaluation. Nous allons voir au fur et à mesure comment intégrer les hôpitaux privés tels que l’Hôpital mère-enfant de Kayes. Nous allons faire les évaluations sur la base de 23 indicateurs dans les années à venir.

L’Essor : Les recommandations de l’évaluation de la performance des hôpitaux sont-elles appliquées ?

Sékouli Fadjadji Touré : Bien sûr que ces recommandations sont en cours d’exécution. Au cours des évaluations, des insuffisances sont constatées et des recommandations sont faites. L’évaluation de la performance des hôpitaux au titre de 2021 a permis de faire le point de la mise en œuvre des dispositifs de performance des hôpitaux. Mais aussi de constater la mise en place et la fonctionnalité du comité hospitalier de suivi et d’animation dans les 14 établissements comme en témoigne la réalisation de l’auto-évaluation.

Ce comité est chargé de la mise en œuvre des recommandations sous le contrôle du cabinet du ministère de la Santé et du Développement social. En dépit de toutes les insuffisances, depuis qu’on a commencé ce processus, les hôpitaux évalués enregistrent une évolution significative.

Au départ, beaucoup de données d’évaluation qui étaient très basses ont évolué significativement. Le niveau des indicateurs est en progression dans plusieurs établissements hospitaliers par rapport à 2020. Cependant, les décès néonatals et infantiles restent une préoccupation dans la quasi-totalité des hôpitaux évalués.

L’Essor : Êtes-vous convaincu de l’engagement des autres hôpitaux étant donné que le Centre hospitalier universitaire (CHU) de Kati Bocar Sidy Sall et l’hôpital de Sikasso continuent à s’imposer en tête de liste ?

Sékouli Fadjadji Touré : Bien sûr ! Il y a un engagement des autres structures parce que l’évaluation même est une obligation ? C’est une composante essentielle d’une politique publique. Les uns et les autres voudraient être primés. Au-delà de cela, c’est une émulation. La preuve est que le Centre national d’odonto-stomatologie Pr Hamady Traoré a bousculé l’Hôpital du Mali pour occuper la troisième place.

Ces résultats montrent que les trois structures lauréates fournissent beaucoup d’efforts. Les autres sont dans la même démarche, mais ils ont encore des insuffisances à combler. Il y a, aujourd’hui, un fort engouement pour cette évaluation. Les hôpitaux ont compris la nécessité de s’inscrire dans la quête permanente des soins de qualité. Nous félicitons donc la direction du CHU Pr Bocar Sidy Sall qui a pu conserver sa place de leader. C’est très significatif.

L’Essor : Quelles sont les insuffisances constatées durant les évaluations de la 4è édition ?

Sékouli Fadjadji Touré : Celles-ci sont relatives au dispositif de prise en charge des urgences, à la gestion des déchets hospitaliers et au taux élevé de mortalité néonatale et infantile intra-hospitalière dans nos structures qui enregistrent un grand nombre d’accouchements. Si on respecte la pyramide sanitaire, les parturientes ne doivent pas se retrouver au niveau de ces hôpitaux. Le ministère en charge de la Santé est en train de prendre des dispositions pour que le système d’évacuation-référence soit respecté par les usagers.

L’Essor : Quel message avez-vous à transmettre ?

Sékouli Fadjadji Touré : Notre objectif est de faire en sorte que l’ensemble des structures hospitalières, y compris privées, atteignent un score de 100%. Cette année, l’Anaes va évaluer les contrats de performance signés entre les directeurs des hôpitaux et la tutelle. J’invite la population à faire non seulement confiance à nos structures hospitalières, mais aussi des suggestions pour contribuer à la promotion de nos établissements hospitaliers.

Aujourd’hui, des efforts sont consentis par l’ensemble du personnel de ces structures de soins pour plus de qualité en dépit des difficultés. Celles-ci sont inhérentes à toute activité. Je remercie très sincèrement l’Essor et tous les partenaires qui nous accompagnent dans ce processus d’évaluation.

Propos recueillis par Mohamed DIAWARA
Pour le journal « L’Essor »

Cette évaluation représente une opportunité pour renforcer davantage le dispositif du contrat de performance, signé entre la ministre en charge de la Santé et les directeurs généraux d’hôpitaux. Elle incite aussi à l’engagement de tous les acteurs pour la qualité des soins

C’est encore le Centre hospitalier universitaire (CHU) Pr Bocar Sidy Sall de Kati qui a été sacré premier lauréat de l’évaluation de la performance des hôpitaux au titre de l’année 2021 comme lors de la précédente édition. Il occupe donc la tête du classement avec un score de 103 points sur 135.

Cette distinction a été remise, hier, à la faveur de la 4è édition de l’évaluation de la performance des hôpitaux. Organisée par l’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (Anaes), la cérémonie de restitution des résultats était présidée par le représentant de la ministre de la Santé et du Développement social, Souleymane Traoré. C’était en présence du directeur général de l’Anaes, Sékouli Fadjadji Touré, et des directeurs des hôpitaux.

Le CHU de Kati a perçu une récompense symbolique, c’est-à-dire un chèque de 750.000 Fcfa. L’hôpital de Sikasso qui a été classé deuxième avec un score de 97 points a reçu 500.000 Fcfa. Le Centre national d’odontostomatologie Pr Hamady Traoré a occupé le troisième rang avec 95 points sur le même dénominateur. Cet établissement a eu aussi symboliquement un chèque de 250.000 Fcfa.

Cette évaluation des hôpitaux vise à distinguer et récompenser les établissements les plus performants afin de créer une saine émulation entre eux dans le but d’accroître leur performance. Au titre de l’année 2021, l’Anaes a évalué 14 hôpitaux à travers treize indicateurs généraux et quatre indicateurs spécifiques dont la pertinence et le mode de calcul ont été fixés de commun accord avec les parties prenantes.

Au nombre des indicateurs, le nombre moyen des journées de rupture des 40 Médicaments essentiels génériques (MEG) et consommables traceurs, le nombre moyen des journées d’immobilisation des 10 équipements clés, le taux de recouvrement des recettes et celui de satisfaction des usagers. S’y ajoutent le taux moyen de disponibilité des 10 examens biomédicaux, la capacité d’autofinancement, le taux de mortalité intra hospitalière et la proportion de protocoles de recherche mise en œuvre.

De façon générale, a expliqué le directeur général de l’Anaes, les aspects liés à la rupture de médicaments et réactifs, la panne d’équipements, la gestion des déchets hospitaliers, la gouvernance et la satisfaction des usagers ont connu une nette amélioration au niveau des hôpitaux. Sékouli Fadjadji Touré a assuré que les établissements hospitaliers ont démontré toute leur capacité d’adaptation à travers la mise en place des comités d’animation et le développement de la culture de l’auto- évaluation.

Pour lui, la mise en œuvre des recommandations formulées au cours des différentes missions d’évaluation a permis, sans nul doute, de rehausser le niveau de la qualité des soins au sein de ces établissements. Le patron de l’Anaes a aussi estimé que ces résultats sont le fruit du travail en équipe et de l’engagement du personnel de l’Agence.

Le représentant de la ministre de la Santé et du Développement social a rappelé le contexte de la cérémonie, placée sous le signe de l’amélioration continue des pratiques professionnelles orientées vers les soins humanisés. Selon lui, ces évaluations constituent une opportunité pour renforcer davantage le dispositif du contrat de performance signé entre son département et les directeurs généraux des hôpitaux, mais d’inciter à l’engagement de tous les acteurs pour la qualité des soins.

«Il s’agit pour nous de renforcer les acquis, dont nous disposons, et de faire en sorte que les meilleurs exemples et les recommandations formulées lors des missions d’évaluation successives soient capitalisés», a relevé Souleymane Traoré. Et de dire que ces contrats feront l’objet d’une évaluation cette année.

Les trois lauréats ont promis de redoubler d’efforts pour apporter des soins de qualité à la population. Il n’appartient plus qu’aux autres hôpitaux de marcher sur les traces de ces bons élèves.

Makan SISSOKO
Pour le Journal « l’Essor »

L’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (Anaes) a tenu, mercredi dernier dans un hôtel de Kita, un atelier d’information et de sensibilisation des acteurs clés de la santé communautaire dans la Région de Kita. C’était sous la présidence du préfet de Kita, Abrham Kassogué, et de nombreux autres invités.

La rencontre vise à obtenir l’adhésion complète de ces acteurs à la procédure d’accréditation des établissements de santé. Cette activité a donc permis de partager les informations clés avec les parties prenantes et de préparer le terrain pour les équipes d’accréditation de l’Anaes.

Sans nul doute, un établissement de santé accrédité rassure les usagers que les soins qu’il dispense répondent aux normes de qualité requise, mais aussi l’État et les autres acteurs du système de santé qu’il a aussi la capacité de conduire certaines activités.

L’accréditation représente l’un des principaux piliers de la gestion axée sur les résultats. Voilà pourquoi, depuis un certain temps, l’Anaes s’investit avec comme principale missions d’évaluer et d’accréditer des structures de santé.

Ce, afin de relever le plateau technique et orienter les structures de santé vers des soins de qualité inclusive et équitable au bénéfice de la population. En prélude des activités d’accréditation des établissements de santé, l’Agence a jugé nécessaire d’échanger avec les différents acteurs du système de santé de la Région de Kita sur le processus.

Selon le représentant du directeur général de l’Anaes, Dr Adama Koné, de 1998 à nos jours, le nombre de Centres de santé communautaire (cscom) a atteint 1.470. Ce vaste réseau de structures de santé a permis d’assurer une bonne couverture sanitaire dans un faible rayon et d’obtenir de meilleurs résultats en termes d’indicateurs clés de santé, mais aussi de renforcer. Pour lui, l’accréditation semble être désormais la solution ultime. Sa structure, dit-il, compte sur des outils d’un référentiel conçu et testé avec succès par des experts du domaine et des partenaires dont Gavi (l’Alliance pour la vaccination). Gouvernance, personnel et qualification, environnement adéquat, protocoles et procédures, qualité et sécurité sont, entre autres, éléments de ce référentiel, souligne-t-il.

Pour Abrham Kassogué, l’accréditation est un outil indispensable pour améliorer les performances du système de santé d’où le rôle important de cet atelier, notamment celui d’inciter les décideurs, à adopter des options appropriées pour développer une culture d’évaluation et surtout d’accréditation au sein des structures de santé.

«C’est ainsi que dans le cadre du renforcement du système de santé (RSS), le gouvernement a mené une politique de santé ayant pour fondement stratégique principal, le suivi, l’évaluation, le renforcement du système de santé afin de permettre aux différents programmes d’action sanitaire d’atteindre leurs objectifs.

Pour ce faire, il y a la nécessité d’implication de la démarche qualité au sein des établissements de santé dont l’aboutissement est l’accréditation», a indiqué le préfet. Et d’inviter les acteurs à s’inscrire dans la démarche d’accréditation qui est une volonté politique affichée par les autorités et préconisée dans le Plan décennal de développement sanitaire et social (2014-2023). Mais aussi dans les différents Programmes de développement sanitaire et social (Prodess) qui sont des phases quinquennales de ce plan. Il a invité à tout mettre en œuvre pour amener les acteurs à mieux cerner l’importance de l’accréditation.

Jigiya Mohamed Fabrice
Amap-Kita
Rédaction du journal « L’Essor »

Cette nouvelle Agence est outillée d’un dispositif pour amener les structures de santé à s’inscrire dans une amélioration continue de la qualité des soins. Son directeur général, Sékouli Fadjadji Touré, explique les défis à relever pour réussir cette noble mission

L’Essor : L’Anaes a été créée sur les cendres de l’Agence nationale d’évaluation des hôpitaux (Aneh) avec de nouvelles attributions. Pourquoi cet élargissement des missions ?

Sékouli Fadjadji Touré : Sous l’impulsion de la ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, l’Anaes a été créée en février 2022 en réponse à plusieurs aspects dont l’élargissement du système de santé à travers la création des cliniques, les cabinets, les centres de santé communautaire (Cscom), les Centres de santé de référence (Csref) qui sont en train d’être transformés (pour certains) hôpitaux de district sanitaire depuis 2018.

Cette évolution exige de donner des soins de qualité à la population. Il a ne sert à rien de soigner des patients dans des conditions où il n’y pas de qualité. Le deuxième aspect est que les structures doivent être accréditées.

Cela vise à identifier celles qui répondent aux normes de qualité. On ne peut plus se contenter de prodiguer des soins qui ne sont pas de qualité. À partir de ces constats, la nécessité de revoir les missions de l’Aneh a été partagée par la cheffe du département en charge de la Santé qui a toujours prôné la qualité en matière de soins.

Il fallait élargir les missions d’évaluation à l’ensemble des établissements de santé, aussi bien dans le public que dans le privé. L’Anaes est chargée de procéder à l’évaluation externe des établissements de santé en ce qui concerne la qualité des soins, la maîtrise des coûts et l’impact en termes de santé publique et médico- économique, de procéder à l’évaluation des établissements de santé en vue de leur classement en niveau de référence dans le système de santé.

Il s’agit aussi de favoriser le développement de l’évaluation des soins et des pratiques professionnelles. L’Anaes a aussi mission d’établir et de mettre en œuvre des procédures d’accréditation des structures de santé, ainsi que de proposer au ministre chargé de la Santé leur accréditation et de proposer la souscription et le retrait de la souscription aux organismes d’assurance publics.

L’Essor : Quelles seront les contributions de l’Agence à notre système de santé, en termes d’accès à des soins de qualité ?

Sékouli Fadjadji Touré : Le dispositif de l’Anaes est très bien. L’État s’est donné le moyen, à travers ce service de pouvoir garantir la qualité des soins. Quand une structure est accréditée, la qualité monte progressivement et elle offre des conditions de prise en charge idéales. L’évaluation des établissements de santé apportera donc une saine émulation dans l’amélioration des soins offerts aux malades. Cela, à travers l’évaluation des acquis et les insuffisances, mais aussi les recommandations à l’endroit de la ministre de la Santé et du Développement social pour la quête de qualité.

L’Essor : L’Anaes a pour mission l’accréditation des établissements de santé. Est-ce le début d’une lutte contre la prolifération des structures de soins privées qui ne répondent pas aux exigences ?

Sékouli Fadjadji Touré : Le Mali n’avait pas un service dédié à l’accréditation. Il y a des services de répression, notamment l’inspection de la santé. Dès que le processus va démarrer, c’est la population qui va sanctionner en refusant d’aller vers ces structures non accréditées. Ce processus d’accréditation est participatif. La vision du département de la Santé et du Développement social est d’amener les responsables des structures privées ou publiques à emprunter la démarche qualité à travers des outils et des normes.

Chaque niveau de service aura ses normes qui seront élaborées et validées par les autorités. La population aura l’information nécessaire par rapport à l’accréditation des établissements de santé. D’autres structures seront impliquées aux processus d’accréditation comme la direction générale de la santé, la Caisse nationale d’assurance maladie (Canam) et l’Institut national de santé publique (INSP). La ministre en charge de la Santé a tout le loisir d’accréditer ou non les structures évaluées. Cette accréditation peut être retirée une fois que la structure ne répond plus aux normes.

L’Essor : Quels sont les établissements de santé qui rejoindront la liste des hôpitaux traditionnellement évalués ? Comment comptez-vous relever ce challenge ?

Sékouli Fadjadji Touré : L’Aneh était centrée sur les hôpitaux. Cette fois-ci, les évaluations concernent tous les établissements de santé publics et privés. La loi d’orientation sur la santé donne le libre choix à un malade de se soigner où il veut. C’est la raison qui implique ce changement afin que tous les établissements de santé offrent la qualité aux patients.

L’Essor : Quelles sont vos attentes pour réussir ces nouvelles missions assignées à votre Agence ?

Sékouli Fadjadji Touré : Nous avons besoin d’appuis techniques, en termes de renforcement de capacités. Nous avons des cadres très expérimentés en matière d’évaluation. Mais l’accréditation est un nouveau domaine. Nous sommes en train d’élaborer les outils qu’il faut pour l’accréditation. Aujourd’hui, nous avons les outils qu’il faut par rapport aux Cscom.

Nous allons commencer à accréditer au moins 45 Cscom pour l’année 2023. Nous allons élaborer d’autres outils par niveau de référence à savoir pour les hôpitaux du district sanitaire, de deuxième, troisième, voire quatrième référence, surtout les privés.

La recherche de financements est l’une des recommandations de la première session de notre conseil d’administration, tenue le 26 janvier dernier. Il faudra que l’état et les partenaires techniques et financiers apportent le concours nécessaire à l’Anaes pour relever le challenge lié aux ressources humaines, matérielles, financières et logistiques.

Afin qu’elle joue véritablement sa partition de façon efficace et efficiente. Jusque-là, nous avons toujours bénéficié de l’accompagnement de l’État, mais aussi des ordres professionnels de la santé. Nous voulons que chacun joue son rôle, car nous sommes tous des potentiels malades.

Propos recueillis par
Mohamed DIAWARA
Journal  l’Essor 

L’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (Anaes) a organisé, lundi dernier à Koulikoro, un atelier d’information et de sensibilisation des acteurs clés sur le processus d’accréditation des Centres de santé communautaire (Cscom).

L’ouverture des travaux était présidée par le préfet du Cercle d Koulikoro, Mme Coulibaly Mariam Coulibaly, en présence du directeur général de l’Anaes, Sekouli Fadjadji Touré, des représentants des partenaires techniques et financiers et d’autres invités.

La rencontre visait à informer, mais aussi orienter les acteurs clés sur le processus d’accréditation des Cscom. «Nous nous réjouissons du choix porté sur la Région de Koulikoro pour cette démarche qualité qui permet sans doute d’une part l’amélioration des indicateurs de performance des centres de santé et d’autre part l’accès de la population à des soins de qualité», a introduit le préfet de Koulikoro. Et de dire clairement que cet atelier entre dans le cadre d’une dynamique d’évaluation globale de la qualité des soins et des processus. Mme Coulibaly Mariam Coulibaly a aussi précisé que la rencontre représente un cadre de discussions pour guider les acteurs dans leur mission de garantir des soins de qualité à la population.

Pour sa part, le directeur général de l’Anaes a situé le contexte de l’atelier. «Le gouvernement a mené une politique de santé ayant pour fondement stratégique principal le suivi, l’évaluation, le renforcement du système de santé afin de permettre aux différents programmes sanitaires d’atteindre leurs objectifs».

Selon Sekouli Fadjadji Touré, l’accréditation des établissements de santé est une volonté politique affichée par les autorités. C’est ainsi que l’accréditation a été préconisée dans le Plan décennal de développement sanitaire et social (PDSS) 2014- 2023 et dans les différents Programmes de développement sanitaire et social (Prodess) qui représentent des phases quinquennales de ce plan.

La communication du Dr Keïta Fatoumata Bagayoko sur l’Anaes, le contexte et le développement de l’outil d’accréditation des Cscom, mais aussi sur le rôle et responsabilité des acteurs lors des visites d’accréditation a suscité des réactions et des échanges fructueux sur l’ensemble du processus d’évaluation et d’accréditation.

De nombreuses questions des participants ont porté sur la différence entre l’accréditation faite par le Financement basé sur le résultat (FBR) et celle de l’Anaes, les démarches à suivre pour demander l’appui conseil et les coûts y afférents.

Pourquoi les autres Cscom non concernés par le FBR n’ont pas été associés, qui sont impliqués dans l’accréditation des Cscom, qui prend en charge les dépenses liées au déplacement de l’équipe d’accréditation (Anaes) et quel type de dépense l’Association de santé communautaire (Asaco) doit supporter dans le processus d’accréditation ? Les sanctions et le rôle des services de la promotion de la femme ont été aussi des aspects abordés.

Des réponses apaisées ont été apportées par le directeur général de l’Anaes et son équipe. Cet atelier d’information et de sensibilisation de l’avis des initiateurs a été une véritable réussite. L’objectif a été atteint. Au regard de l’intérêt porté à la question par tous, la Région de Koulikoro s’est engagée pour la qualité des soins au niveau des Cscom, a succinctement déclaré Dr Keïta Fatoumata Bagayoko.

Il est utile de préciser que le Cercle de Koulikoro dispose de 23 Cscom. Deux d’entre eux ont été accrédités et 15 autres se trouveraient sur la liste des prochaines accréditations.

Amadou MAÏGA

Amap-Koulikoro

Pour le rédaction « L’Essor »

L’Agence nationale d’évaluation et d’accréditation des établissements de santé (Anaes) et Palladium group international ont signé, hier dans les installations de l’Agence, un protocole d’entente dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Keneya sinsi walé relatif au renforcement du système de santé au Mali, financé par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).

La cérémonie de signature était présidée par le représentant de la ministre de la Santé et du Développement social, Hamadoun Dicko, en présence du directeur général de l’Anaes, Sékouli Fadjadji Touré et du directeur du Projet Keneya sinsi walé, Roland Koné.

Ce protocole d’entente prévoit le renforcement du réseau de partenariat de l’Anaes dans le domaine de l’accréditation, l’appui à l’atelier d’orientation et d’information des acteurs dans le cadre de l’accréditation des Centres de santé communautaire (Cscom) dans les Régions de Sikasso, Ségou et Mopti.

Cette convention permettra également d’appuyer la conduite des visites d’accréditation des laboratoires de biologie médicale et dans les Cscom des régions concernées. S’y ajoutent l’appui technique à la fonctionnalité des plateformes de coordination au niveau central avec l’Anaes, l’appui technique et financier pour le renforcement institutionnel des capacités de l’Anaes à conduire les missions d’accréditation.

Le directeur général de l’Anaes a expliqué que cet acte de signature consacre la concrétisation de la volonté du ministère de la Santé et du Développement social à soutenir le processus d’amélioration continue des pratiques professionnelles au sein de nos établissements de santé.

«Nous nourrissons l’espoir de voir la signature de l’accord de partenariat apporter une impulsion nouvelle à la collaboration bilatérale entre l’Anaes et ses partenaires partageant des valeurs communes», a déclaré Sékouli Fadjadji Touré. Et d’espérer que les clauses de cette convention vont prendre corps sans délai pour que la population puisse jouir davantage de son droit d’accès à des soins de qualité.

Le directeur du Projet Keneya sinsi walé a précisé que son Projet est financé par

l’USAID à hauteur de 45 millions de dollars, environ 27,5 milliards de Fcfa sur cinq ans. Mis en œuvre par Palladium group international, il vise à renforcer le système de santé dans les Régions de Ségou, Sikasso et Mopti. Roland Koné a aussi fait savoir

que ce Projet s’est engagé à travailler étroitement avec l’Anaes pour conduire le processus d’accréditation de 135 Cscom, soit 20% de tous les Cscom des trois

régions concernées. En 2023, a-t-il indiqué, l’objectif est d’accréditer à court terme 45 Cscom d’ici septembre prochain.

Le patron du Projet Keneya sinsi walé a également rappelé que son équipe a participé à l’élaboration et à la validation des outils d’accrédition des établissements de santé avec plusieurs partenaires. Il a témoigné de sa reconnaissance à l’USAID et au département en charge de la Santé pour leurs contributions à la mise en œuvre du Projet.

Le représentant du bureau santé de l’USAID au Mali a affirmé que cette intervention de son organisation s’ajoute à d’autres contributions du gouvernement américain pour le renforcement de la santé, la disponibilité et l’utilisation d’un paquet de services de qualité pour les femmes et les enfants. «Nous avons noté avec satisfaction un élargissement de la compétence de l’Anaes», s’est réjoui Sidi Yéya Cissé.

Hamadoun Dicko a estimé qu’à travers ce protocole d’accord, les deux structures vont pouvoir partager leurs expériences afin de développer les compétences et les échanges en matière d’accréditation. Enfin, il a souligné que l’accréditation demeure un choix stratégique des autorités pour booster le système de santé à travers la mise en place des outils de management de la qualité.

Mohamed DIAWARA

Source  de l’article : https://lessor.ml/posts/accreditation-des-centres-de-sante-le-projet-keneya-sinsi-wale-pret-a-accompagner-lanaes-64817b53942a2